Qu'est-ce qu'on lit ? Le prince des marées, de Pat Conroy

De temps à autres, avec cette rubrique "Qu'est-ce qu'on lit?", nous vous proposons de (re)découvrir des livres en prêt, pour vous emmener à la découverte de notre petite forêt de mots. N'hésitez pas à nous présenter vos coups de cœur et livres marquants (biblio.stfelix@gmail.com), car la lecture, c'est aussi le partage.

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Aujourd'hui, Claire (sur les conseils avisés de Françoise) nous présente Le Prince des marées, de Pat Conroy.

C'est l'un des livres qui auraient dû partir au désherbage, car personne ne l'avait lu depuis 5 ans, mais que Françoise n'a pas eu le cœur à voir partir. Etant amatrice des fresques familiales, j'ai décidé de me lancer dans ce pavé, car oui, c'est un pavé, quasiment 600 pages de petits caractères, autant le dire tout de suite. De quoi se muscler gentiment les bras !

Résumé :

Au cœur des somptueux paysages maritimes de la Caroline du Sud, cette « histoire d'eau salée, de bateaux et de crevettes, de larmes et de tempêtes » fouille la mémoire d'une famille troublée, dans un Deep South encore marqué par la ségrégation raciale.

Tom, Luke et Savannah Wingo ont été élevés à la dure, entre joies et tragédies, par un père pêcheur de crevettes, alcoolique et violent, et une mère fantasque et mythomane. C'est cette vie-là que va raconter Tom à la psychiatre Susan Lowenstein après la énième tentative de suicide de sa sœur, désormais installée à New York. Pour aider la thérapeute à sauver Savannah, Tom accepte de se replonger dans les souvenirs d'une enfance marquée par un terrible secret.

Ses confessions, empreintes d'humour et d'émotion, vont faire revivre la bouleversante saga du clan Wingo. Et peut-être leur offrir à tous une chance de rédemption

Mon avis
Un pavé, une fresque familiale qui marque à coup sûr. Tour à tour tendre, sombre, drôle, violent, il ravira les amateurs de paysages sauvages et de personnages hauts en couleur. Ici chacun est unique à sa manière, personne n'est parfait, on se déchire, on se pardonne.

M'est revenu à l'esprit l'incipit d'Anna Karénine :
Toutes les familles heureuses se ressemblent ; chaque famille malheureuse est malheureuse à sa façon.
Il me semble ici très approprié.

Le roman passe du passé au présent de chapitre en chapitre, alternant les péripéties d'enfance rocambolesques et leurs répercussions sur la vie adulte des personnages, vues à travers le prisme d'une psychothérapie qui nous invite à réfléchir sur des thèmes aussi intimes et généraux que le souvenir, le pardon, le racisme, le féminisme...

La plume est sensible, prend son temps pour bien poser les choses, et le narrateur ne se dépare jamais d'un sens de l'humour caustique à toute épreuve, véritable armure.


L'auteur nous dépeint aussi le Sud et les marais de Caroline, qu'il semble aimer en dépit de tout, et tente de nous expliquer comment cette région unique forge ses habitants (ici tout particulièrement une famille de blancs pauvres). D'ailleurs, si vous souhaitez vous attarder dans la région, je ne peux que vous recommander Là où chantent les écrevisses, de Delia Owens, également à la bibliothèque.

Alors si vous voulez vous aussi vous évader en Caroline du Sud et faire la connaissance de cette fabuleuse galerie de personnages, c'est à la lettre C !

Commentaires

  1. merci Claire d'avoir partagé ton ressenti sur ce livre qui m'avait beaucoup touchée lorsque je l'avais lu il y a tés longtemps ; il y a des livres comme celui-ci qu'on n'oublie pas pour des raisons diverses;
    l'histoire en elle -même, le lieu, et surtout , j'admire ces écrivains qui sont capables de nous faire partager la vie de leurs personnages avec autant de talent et d'humanité
    Françoise

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