Le défi des Goûteurs : la participation d'Elisabeth

Au début du mois, les Goûteurs de livres, le club de lecture de la bibliothèque, vous proposaient un défi mariant lecture et cuisine (clic pour plus d'infos) pour braver la grisaille et les restrictions, et pour partager à distance en attendant de pouvoir nous retrouver. Aujourd'hui, Elisabeth, une goûteuse nous emmène avec elle dans un petit tour d'Asie avec deux œuvres :

L’ODEUR DE LA PAPAYE VERTE. Film franco-vietnamien de TRAN ANH HUNG, César du meilleur film et Caméra d’Or à Cannes en 1993.

Histoire de Mùi, petite paysanne pauvre qui rentre au service d’une famille aisée de la ville. On la voit évoluée de ses 11 ans à son adolescence et à sa vie d’adulte. Elle apprend à connaître ces gens et porte son regard jusqu'au plus petit être vivant qu’elle découvre...

Histoire d’un couple aussi, qui se dégrade et dont la femme traditionnelle reprend en main sa maison pour faire vivre sa famille. L’époux volage dépensant l’argent si durement économisé. Quatre générations partagent la vie de la maison, plus un ami pianiste qui changera le destin de Mùi et la cuisinière qui lui apprendra les tâches ménagères.

Et l’histoire du quotidien, de cette vaste maison, ouverte autour du jardin exotique et celle du comportement de ses habitants qui vaquent à leurs occupations quotidiennes. 

La caméra va les suivre au travers des cloisons ajourées, des claustras ouvragés, des fenêtres et des portes d’où pénètrent tous les sons de la rue et de la nature : du gazouillis des oiseaux, au feu qui crépitent sous les marmites, de la pluie qui perle et tinte sur les feuilles de la papaye verte.

Ombre et lumière sont toujours omniprésentes et traversantes, et l’on ressent toutes ses odeurs salées-sucrées qui exhalent du repas préparé. C’est un film qui met tous nos sens en éveil. 

Tran Anh Hung dépeint la vie quotidienne empreinte de tant de beauté, de délicatesse et de sensibilité. On en sort touchée profondément. C’est un film très artistique et poétique, chaque séquence est un tableau… L’art d’une maison harmonieuse où la lumière illumine les objets choisis, ouverte au bruit du jardin et porteuse de racines profondes qui nourriront notre vie à venir...

Film lumineux...sa lenteur nous permet d’apprécier la douceur et la pudeur qui s’en dégage.

À VOIR ET À REVOIR SANS MODÉRATION… SI ON L’AIME !


LES DÉLICES DE TOKIO, Titre japonais « AN »de Durian SUKEGAWA, 2013. Roman paru en France, Édition Albin Michel en 2016.

Auteur, poète et chanteur japonais, Durian Sukegawa à fondé, en 1990 « La société des poètes qui hurlait », allant de la lecture des poèmes à la musique punk.

L’histoire : Santaro tient une petite échoppe située dans la rue des Cerisiers où il passe ses journées derrière la plaque chauffante à réchauffer et vendre une pâte industrielle de haricots fade, qui attire très peu de clientèle.

Il remarque une vieille dame immobile sur le trottoir, elle revient chaque jour. Et un après-midi, elle s’approche à petits pas et de l’autre côté de la fenêtre, elle lui sourit et lui demande :

« Jeune homme, est-ce vous qui prépariez ces haricots ?...C’est une pâte sans saveur et sans âme ! Avec le « AN » (haricot rouge) tout est dans l’émotion, dans l'écoute des haricots qui chuchotent pendant la cuisson… Goûtez-moi ça, pour voir ! dit-elle en lui offrant une petite boîte en fer... »

Et à partir de là, Tokue lui transmettra son savoir-faire, le goût du travail bien fait d’une divine pâte délicieuse et d’un parfum exquis. Elle lui apprend à écouter la voix des haricots rouges dont sont fourrées les pâtisseries japonaises dorayaki… Santaro voit sa clientèle doubler du jour au lendemain.

Mais, la vieille dame a un secret...elle disparaît comme elle est apparue…  Je ne vous en dirai pas plus ! vous le découvrirez. 

En 2015, l’histoire sera merveilleusement adaptée à l’écran par  Naomi KAWASE, et le film sera primé à Cannes en 2016. C'est une ode à la cuisine et à la vie qui permet à Tokue de garder espoir en cuisinant et de transmettre sa passion à Santaro, qui lui redonne un sens à sa vie. Superbes paysages des cerisiers en fleurs, frémissants au vent en une pluie de milliers de pétales blancs qui s’envolent et donnent envie de partager ce film plein d’espoir. On peut le regarder sur You tube, en temps de Covid, bonne soirée en vue ...

Photo issue de ce site qui nous parle également du roman

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A vous de jouer. Si ce petit défi nous inspire, n'hésitez pas à nous soumettre vos photos, textes, lectures... (biblio.stfelix@gmail.com) et nous les compilerons ici. Retrouvons-nous au mois de mars sur le thème de l'Irlande.

Commentaires

  1. Merci pour ce partage ! J'avais vu le film Les délices de Tokyo, superbe, mais j'ignorais qu'il y avait un roman. A noter.
    Claire

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