Le défi des Goûteurs : la participation de Françoise

En février, les Goûteurs de livres, le club de lecture de la bibliothèque, vous proposaient un défi mariant lecture et cuisine (clic pour plus d'infos) pour braver la grisaille et les restrictions, et pour partager à distance en attendant de pouvoir nous retrouver. Aujourd'hui, Françoise nous partage sa lecture de février. Un livre disponible à la bibliothèque, si le cœur vous en dit.

BALZAC ET LA PETITE TAILLEUSE CHINOISE, de DAI SIJIE

L'auteur DAI SIJIE a écrit ce premier roman en 2002 ; c'est un peu autobiographique puisqu'il a lui -même été déporté de la ville vers un camp de rééducation pendant 5 ans dans la campagne chinoise. Son crime : être, à l'époque de Mao, l'enfant d'intellectuels chinois comme les héros de son roman.

DAI SIJIE réussit à faire de ce livre, qui aurait pu être sordide et terrifiant, un hymne à la culture, arme contre l'obscurantisme.

Avec beaucoup d'humour, de poésie et d'imagination, ses 2 héros adoucissent le sort et le quotidien de ces paysans : l'un en jouant du violon, l'autre en racontant les films qu'il a pu voir en ville. Et puis un jour, ils rencontrent la jeune fille du tailleur qui va de village en village coudre des vêtements pour les paysans. Et puis un autre jour, ils entrent en possession d'un livre de Balzac. À leurs risques et périls (la lecture occidentale étant interdite), ils décident de garder le livre, de le cacher et d'initier la jeune fille du tailleur à la culture et au plaisir de lire à travers cette œuvre de Balzac.

Je n'en dirai pas plus, ce livre est à la bibliothèque, empruntez-le, vous allez vous régaler !!

De façon plus personnelle, lorsque je suis allée au Vietnam il y a quelques années, notre guide m'a fait part de sa propre expérience des « camps de rééducation ». (Eh oui, les Vietnamiens avaient les mêmes méthodes que leur grand frère chinois !). Lui aussi, il y est resté 5 ans pour avoir juste été en possession d'un dictionnaire français !!! Et encore à l'époque de mon voyage, il devait présenter régulièrement à la police un certificat qu'il devait toujours avoir sur lui prouvant que la rééducation avait « réussie » ! Ce livre me fait toujours penser à cet homme qui, lui n'aura pas eu la chance pendant ces terribles années, de rencontrer la petite tailleuse.

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A vous de jouer. Si ce petit défi nous inspire, n'hésitez pas à nous soumettre vos photos, textes, lectures... (biblio.stfelix@gmail.com) et nous les compilerons ici. Retrouvons-nous au mois de mars sur le thème de l'Irlande.