Compte-rendu non poétique de la rencontre du 9 novembre 2021 des Goûteurs de livres

Goûteuses présentes : Denise, Danielle, Marie Jo, Françoise, Claire et Christel.

Là où chantent les écrevisses, de Delia Owens



Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur « la Fille des marais » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n’est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent.

A l’âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l’abandonne à son tour. La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie. Lorsque l’irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même...

Tout le monde a été unanime pour reconnaître la poésie présente dans ce livre, une poésie pleine de force et de caractère.

L’autrice, ayant une formation de biologiste, connaît sur le bout de la langue le marais son écosystème, mais ce n’est pas pour autant que son récit soit pompeux, au contraire il est remplie de poésie qui déclenche notre imaginaire en odeurs et couleurs, car le marais contrairement aux marécages est un endroit vivant, où l’eau coule, n’est pas stagnante, Kya va apprendre a y survivre même plus à y vivre de façon autonome malgré son jeune âge.

Malgré l’abandon, la solitude, le récit n’est pas plombant, il suscite il est vrai de fortes émotions en chacun, mais le sentiment de force, de rage de vivre y domine. Pour certaines, la lecture des moments où Kya ressent son abandon est plus fort que sa rage de vivre. On parle de résilience.

En conclusion, ce roman ne laisse pas indifférent et laisse une trace assez forte dans le cœur des lecteurs.

Si vous voulez continuer dans la même veine, les Goûteuses vous conseillent :
  • Les enfants du fleuve, de Lisa WINGATE
  • Prodigieuses créatures, de Tracy CHEVALIER

Longtemps je me suis couché de bonheur, de Daniel PICOULY


« Je reprends le brouillon de ma rédaction : “Longtemps je me suis couché à plusieurs. Chez nous on est au moins deux par lit. Pas étonnant ma mère a eu treize enfants.” Proust serait fier de moi. »
Orly, Cité Million, 1964. Un adolescent de quinze ans, pour l’amour d’une Albertine, plonge dans l’œuvre de Marcel Proust. Tout son monde tourne désormais autour de La Recherche. Dans sa cité, il reconnait ici un Charlus égoutier, là une Odette infirmière à domicile ou une duchesse de Guermantes battant ses tapis à la fenêtre…. Rêve ou réalité, peu importe, quand il sera grand, il sera Proust.
Avec la verve et la fantaisie qui ont fait le succès du Champ de personne, Daniel Picouly dresse le portrait tendre d’un enfant épris de littérature, rend hommage à l’école et aux professeurs, à sa famille et bien sûr à Marcel Proust. A tout ce qui a fait de lui l’écrivain qu’il est devenu.
Il faut avoir les références aux œuvres de Proust pour apprécier les jeux de mots de Picouly.

Ici l’auteur renoue avec son côté autobiographique qui nous a tant régalés dans son premier livre Le champ de personne. Son écriture y est toute en poésie, en jeux de la langue française, mais malgré cela le récit en lui-même n’a pas réussi à captiver ses lecteurs.

C’est par respect pour le travail l’auteur que nous avons achevé son livre, et surtout pour le plaisir instantané et éphémère des mots. Peut-être a-t-il joué de malchance en étant dans la même sélection de notre rencontre avec le livre précédent.

Vous l’aurez constaté, cette rencontre était placée sous le signe de la poésie, qui avouons-le, rend la vie plus colorée.
💭💭💭

Pour la prochaine rencontre qui aura lieu début mars 2022, nous vous proposons de lire :
  • Nature humaine, de Serge Joncour
  • Les heures lointaines, de Kate Morton
  • Ceux qui partent, de Jeanne Benameur
N'hésitez pas à être des nôtres si vous voulez les découvrir, en parler ou écouter les autres en parler. Pas besoin d'avoir lu les livres pour plonger votre louche dans la marmite des Goûteurs.


Je vous souhaite à tous, un peu en avance de belles fêtes de fin d’année et rendez-vous en 2022.

Christel, pour les Goûteurs de livres.

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