Nouveautés de printemps ! Les romans

 

C'est le printemps ! Les fleurs pointent leur nez, tout comme de nouveaux livres sur nos rayons ! 
Vu le nombre, voici un premier article sur les romans, un deuxième article suivra avec les essais, poésie, BD et jeunesse.

Fiction

  • Mon île, de Stéphanie Demass-Pottier
  • Requiem, de François-Henri Soulié
  • Le salon, d'Oscar Lalo
  • L'ancien calendrier d'un amour, d'Andrei Makine
  • Avers, de Jean-Marie Gustave Le Clézio
  • Franz Kafka ne veut pas mourir, de Laurent Seksik
  • Histoire d'un ogre, d'Erik Orsenna
  • Indépendance, de Javier Cercas
  • La jeune fille et le fleuve, de Bernard Housseau
  • La saga des Cazalets, t.4, Nouveau départ, d'Elizabeth Jane Howard
  • Oh, Canada, de Russell Banks
  • La petite fille, de Bernhard Schlink
  • Les sources, de Marie-Hélène Lafon
  • Terminus Malaussène, de Daniel Pennac
  • Crépuscule, de Philippe Claudel
  • Harlem Shuffle, de Colson Whitehead
  • Notre royaume n'est pas de ce monde, de Jennifer D. Richard
  • Seuil de tolérance, de Thomas King
  • Le silence et la colère, de Natasha Brown
  • Dix âmes, pas plus, de Ragnar Jonasson
  • Irréfutable essai de successologie, de Lydie Salvayre
  • Najat ou la survie, de Rania Berrada
  • Nous irons mieux demain, de Tatiana de Rosnay
  • La nuit de la sage-femme, d'Anne Villemin-Sicherman
  • Par les chemins, de Robert Macfarlane
  • Le relai des amis, de Christine Montalbetti
  • Requiem pour une ville perdue, de Asli Erdogan
  • Wazhazhe, de Hervé Jubert et Benoit Séverac

Fiction

Requiem, de François-Henri Soulié
1210, année d’épouvante. Les barons du Nord, sous la conduite de Simon de Montfort, déferlent sur le Sud. Le pape Innocent III veut asseoir son hégémonie sur l’Europe toute entière. La croisade qu’il a lancée afin d’éradiquer l’hérésie n’est qu’un pieux prétexte.
Une à une, les villes tombent sous la coupe des croisés. Au cœur d’un été caniculaire, les brasiers s’enflamment, la terre se gorge de sang. La folie s’empare de Montfort, hébété par ses propres crimes.
Le vieux troubadour Guilhem de Malpas – envoyé secret du roi d’Aragon – découvre, effaré, la ruine de son pays natal. Sa route croise celle d’un enfant en quête d’une mystérieuse Dame au Cerf. Cette femme détient-elle la clé du paradis sur terre ? L’enfant semble le croire.
Quoi qu’il en soit, il leur faudra agir vite car les hommes du pays de France ont décidé d’assiéger la citadelle de Termes. Si elle tombe, il ne restera plus au troubadour qu’à composer son Requiem pour la Terre d’Oc.

La suite d'Angélus et de Magnificat, pouvant être lue séparément, nous transporte dans un Moyen-Âge haut en couleur

Le salon, d'Oscar Lalo
« Vous connaissez une personne, vous, qui a lu La Tentation de saint Antoine ? »
Le malentendu commence devant le bac à un euro d’une librairie de quartier. Le narrateur de cette histoire ne saurait expliquer pourquoi ce livre l’appelle, mais il tend une pièce au libraire pour que Gustave Flaubert ne fasse plus le trottoir.
Le malentendu se poursuit chez un styliste visagiste où notre héros, à la faveur d’un mauvais coup de tondeuse, se retrouve dans l’obligation de rembourser une dette colossale. Sans un sou dans le portefeuille, mais persuadé du trésor que contient son livre de poche, il propose de faire salon littéraire dans ledit salon de coiffure.

Le Salon est l’histoire inclassable et enchanteresse d’un éveil à la vie par le biais de la littérature, sur fond de relation triangulaire entre un coiffeur autodidacte, un libraire au grand cœur, et un adolescent… de trente-neuf ans.

L'ancien calendrier d'un amour, d'Andrei Makine
« Qu’importe l’éternité de la damnation à qui a trouvé dans une seconde l’infini de la jouissance. » (Baudelaire) Tel serait l’esprit de cette saga lapidaire – un siècle de fureur et de sang que va traverser Valdas Bataeff en affrontant, tout jeune, les événements tragiques de son époque.
Au plus fort de la tempête, il parvient à s’arracher à la cruauté du monde : un amour clandestin dans une parenthèse enchantée, entre l’ancien calendrier de la Russie impériale et la nouvelle chronologie imposée par les « constructeurs de l’avenir radieux ».

Chef-d’œuvre de concision, ce roman sur la trahison, le sacrifice et la rédemption nous fait revivre, à hauteur d’homme, les drames de la grande Histoire : révolutions, conflits mondiaux, déchirements de l’après-guerre. Pourtant, une trame secrète, au-delà des atroces comédies humaines, nous libère de leur emprise et rend infinie la fragile brièveté d’un amour blessé.

Avers, de Jean-Marie Gustave Le Clézio
Huit nouvelles écrites au fil des ans, huit personnages en quête d’identité (y compris une caméra de vidéosurveillance à Paris).
Le point commun à tous ces récits est la survie des indésirables dans une société moderne qui ne veut pas d’eux et les condamne à l'oubli ou à la disparition physique. Les modestes héros de ces histoires ont pour eux la jeunesse, le goût de l'aventure, le rire, la poésie. Survivront-ils à notre monde de dures lois, de profits et d'anguleuse modernité ?

"Pour moi, l’écriture est avant tout un moyen d’agir, une manière de diffuser des idées. Le sort que je réserve à mes personnages n’est guère enviable, parce que ce sont des indésirables, et mon objectif est de faire naître chez le lecteur un sentiment de révolte face à l’injustice de ce qui leur arrive."
J. M. G. L. C.

Franz Kafka ne veut pas mourir, de Laurent Seksik
« Tuez-moi, sinon vous êtes un assassin. » Telles sont les dernières paroles de Franz Kafka qui implore une autre dose de morphine à Robert Klopstock, son ami étudiant en médecine. À son chevet, sa compagne Dora Diamant veille sur lui. Tandis qu’Ottla, la sœur chérie, attend à Prague des nouvelles.
Robert, Dora, Ottla : ce roman raconte l’histoire de ces trois personnages clés de la vie de Kafka et entrecroise leurs destins, marqués au-delà de l’imaginable par sa présence et son œuvre. Robert deviendra, à New York, un éminent chirurgien spécialiste de la tuberculose. Dora survivra à la persécution nazie puis stalinienne, en portant jusqu’à nous la mémoire de Kafka. Ottla, elle, accompagnera dans les chambres à gaz un groupe d’enfants juifs après avoir célébré, au camp de Theresienstadt, le soixantième anniversaire de la naissance de son frère.

À travers ce roman dans le siècle, Laurent Seksik explore de manière inédite l’œuvre et la vie de Franz Kafka. L’auteur des Derniers jours de Stefan Zweig et du Cas Eduard Einstein mêle à nouveau, avec émotion et érudition, la grande histoire et le tragique de vies façonnées par l’empreinte d’un géant.

Histoire d'un ogre, d'Erik Orsenna
« Depuis quelques années, derrière les bruits de la ville, à condition de bien se concentrer, on pouvait entendre, de jour comme de nuit, certains bruits qui ne trompaient pas : craquements d’une mâchoire à l’œuvre, succion d’une bouche qui avale, flatulences d’une digestion demandant grâce… À l’évidence, dans notre pays, quelqu’un mangeait. Oui, quelqu’un dévorait même, sans répit, ni repos. Et personne ne semblait s’en émouvoir ! Il aurait pourtant suffi de jeter un coup d’œil dans les poubelles : on y aurait vu les reliefs de ce repas perpétuel : ici, le souvenir d’une radio, jadis indépendante ; là, les restes d’une maison d’édition légendaire.
Les bruits se rapprochant, votre narrateur décida de mener l’enquête. Quel était donc cet ogre revenu du fond des âges pour se repaître du royaume de France ? »

Un procès à charge contre Bolloré.

Indépendance, de Javier Cercas
Melchor quitte provisoirement sa Terra Alta d’adoption pour venir prêter main-forte aux services de police de Barcelone dans une affaire de tentative d’extorsion de fonds basée sur l’existence présumée d’une sextape. L’enquête doit être menée avec célérité et discrétion car la victime est la maire de la ville.
L’inspecteur plonge alors dans l’univers de la haute bour­geoi­sie catalane et de ses rejetons élevés au-dessus des lois. Protégées par un clan qui leur assure une impunité de classe, ces âmes si bien nées connaissent peu de limites et la vie des sans-grades leur est parfaitement indifférente. Sous un vernis de raffinement, ces privilégiés n’ont rien à envier aux prostituées et aux junkies peuplant les bas-fonds qui ont vu naître l’enquêteur. Et quand le chantage est assorti d’une demande de démission de l’édile, il apparaît évident qu’il est le fruit d’une manœuvre politique visant à déstabiliser la mairie pour favoriser quelques intérêts. L’indéfectible intégrité de Melchor est mise à rude épreuve au contact des rouages du pouvoir, là où règnent le cynisme, l’ambition décomplexée et l’arrogance des nantis.

Indépendance est un roman furieux qui brosse un portrait sans fard des élites politiques et économiques barcelonaises et vient épingler un mouvement souverainiste qui, en guise d’indépendance, entendrait surtout préserver celle de sa caste.

La jeune fille et le fleuve, de Bernard Housseau
Un vieil homme un peu vagabond et une jeune fille, oscillant entre délinquance et désespérance, se rencontrent une nuit au bord de la Garonne, sur le quai de la Daurade à Toulouse. De ce face à face nocturne naîtra une relation qui prendra toute sa force autour d’un bateau à construire, prélude à un étrange périple le long du fleuve. Voyage initiatique pour la jeune femme, vécu comme une échappatoire aux violences d’un quotidien banal ; rencontre inespérée et dernier voyage pour l’homme.
Le regard porté sur l’autre, les craintes, les fuites ou l’attente se font écho dans un récit à deux voix qui témoigne de l’importance du partage.

Prix Chronos de littérature 2020
Grand Prix de l'Estuaire 2019
Prix des lecteurs du Salon de l'Estuaire 2019

La saga des Cazalets, t.4, Nouveau départ, d'Elizabeth Jane Howard
Juillet 1945. Deux mois après la fin de la guerre, la famille Cazalet décide de quitter Home Place pour retourner vivre à Londres. Pourtant, si la paix est enfin signée, rien ne sera jamais plus comme avant... Rupert, après cinq ans d'absence, retrouve une Angleterre encore sous le coup des privations et des bouleversements politiques. L'espoir déçu de renouer avec la vie d'avant-guerre semble confirmé par la mort du Brig et par le divorce d'Edward et de Villy. Les plus âgés des enfants Cazalet, désormais adultes, doivent apprendre à composer avec leurs parents dont ils découvrent que les préoccupations ne sont pas si éloignées des leurs. 

La suite de la Saga des Cazalets, vous retrouverez tous les tomes à la bibliothèque.

Oh, Canada, de Russell Banks
Au seuil de la mort, Leonard Fife, célèbre documentariste, accepte une interview filmée que veut réaliser l'un de ses disciples, Malcolm. Fife a exigé le noir complet sur le plateau ainsi que la présence constante de sa femme, Emma, pour écouter ce qu'il a à dire, loin des attentes de Malcolm. Après une vie de mensonges, Fife entend lever le voile sur ses secrets mais, sous l'effet de l'aggravation rapide de son état, sa confession ne ressemble pas à ce que lui-même avait prévu. 

Puissant, écorché, bouleversant, ce roman testamentaire sur les formes mouvantes de la mémoire pose la question de ce qui subsiste - de soi, des autres - lorsqu'on a passé sa vie à se dérober.

La petite fille, de Bernhard Schlink
À la mort de son épouse Birgit, Kaspar découvre un pan de sa vie qu’il avait toujours ignoré : avant de quitter la RDA pour passer à l’Ouest en 1965, Birgit avait abandonné un bébé à la naissance.
Intrigué, Kaspar ferme sa librairie à Berlin et part à la recherche de cette belle-fille inconnue. Son enquête le conduit jusqu’à Svenja, qui mène une tout autre vie que lui : restée en Allemagne de l’Est, elle a épousé un néo-nazi et élevé dans cette doctrine une fille nommée Sigrun.
Kaspar serait prêt à voir en elles les membres d’une nouvelle famille. Mais leurs différences idéologiques font obstacle : comment comprendre qu’une adolescente, par ailleurs intelligente, puisse soutenir des théories complotistes et racistes ? Comment l’amour peut-il naître dans ce climat de méfiance et de haine ?

Cette rencontre contrariée entre un grand-père et sa petite-fille nous entraîne dans un passionnant voyage politique à travers l’histoire et les territoires allemands

Les sources, de Marie-Hélène Lafon
La cour est vide. La maison est fermée. Claire sait où est la clef, sous une ardoise, derrière l'érable, mais elle n'entre pas dans la maison. Elle n'y entrera plus. Elle serait venue même sous la pluie, même si l'après-midi avait été battue de vent froid et mouillé comme c'est parfois le cas aux approches de la Toussaint, mais elle a de la chance ; elle pense exactement ça, qu'elle a de la chance avec la lumière d'octobre, la cour de la maison, l'érable, la balançoire, et le feulement de la Santoire qui monte jusqu'à elle dans l'air chaud et bleu.
Années 1960. Isabelle, Claire et Gilles vivent dans la vallée de la Santoire, avec la mère et le père. La ferme est isolée de tous.

Un court roman qui nous emmène dans le Cantal des années 1960.

Terminus Malaussène, de Daniel Pennac
« Je ne savais pas que les enfants avaient failli se faire tuer dans le volume précédent.
Quand j’ai appris que c’était Pépère qui avait fait le coup, j’ai pigé un truc : qui ne connaît pas Pépère ne sait pas de quoi l’être humain est capable. »
Benjamin Malaussène

La suite de la saga Malaussène

Crépuscule, de Philippe Claudel
Aux marches de l’Empire « à cent têtes et cent corps », sommeille une province minérale et nue où le froid, le givre, les bourrasques semblent ankyloser les habitants d’une bourgade qui ne signalait jusque-là ni notoriété historique, ni intérêt géographique, si ce n’est d’être placée à la frontière « d’un pays dont la bannière se frappait d’un croissant d’or », et dont la vitalité contraste avec l’épuisement ranci du village aux passions tristes.
Un jour, le curé est découvert mort. La tête fracassée par une pierre. De quelle nature est le crime ? Qui pouvait en vouloir à ce curé d’une terre où les chrétiens et les musulmans vivaient depuis toujours en bonne entente ? Que faire, qui accuser, et qui entraver dans son action si, à partir de ce meurtre, s’ordonne toute une géométrie implacable d’actes criminels et de cruautés entre voisins ? 

 De suspens en rebondissements, l’intrigue haletante se double d’une grande réflexion sur nos errements contemporains, la volonté de quelques-uns de réécrire l’Histoire, la négation de certains crimes de masse et autres arrangements avec la réalité.

Harlem Shuffle, de Colson Whitehead
Petites arnaques, embrouilles et lutte des classes... La fresque irrésistible du Harlem des années 1960.
Époux aimant, père de famille attentionné et fils d'un homme de main lié à la pègre locale, Ray Carney, vendeur de meubles et d'électroménager à New York sur la 125e Rue, « n'est pas un voyou, tout juste un peu filou ». Jusqu'à ce que son cousin lui propose de cambrioler le célèbre Hôtel Theresa, surnommé le Waldorf de Harlem...
Chink Montague, habile à manier le coupe-chou, Pepper, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, Miami Joe, gangster tout de violet vêtu, et autres flics véreux ou pornographes pyromanes composent le paysage de ce roman féroce et drôle. Mais son personnage principal est Harlem, haut lieu de la lutte pour les droits civiques, où la mort d'un adolescent noir, abattu par un policier blanc, déclencha en 1964 des émeutes préfigurant celles qui ont eu lieu à la mort de George Floyd.

Avec Harlem Shuffle, qui revendique l'héritage de Chester Himes et Donald Westlake, Colson Whitehead se réinvente une fois encore en détournant les codes du roman noir.

Notre royaume n'est pas de ce monde, de Jennifer D. Richard
Deux hommes venant de chemins différents se retrouvent au même moment au même endroit, incarnant sans le savoir - mais peut-être que si - la convergence des luttes. L'un blanc, l'autre noir.
Dans cette vision du paradis, de grands personnages venus d'époques différentes

Une odyssée sans concessions aux allures de farce macabre, politique et polémique, où Jennifer Richard poursuit le contre-récit de l'Histoire officielle.

Seuil de tolérance, de Thomas King
Reclus dans une réserve autochtone, Jeremiah Camp, alias l’oracle, est rattrapé par son passé quand les milliardaires dont il prédisait l’avenir commencent à mourir.

Un audacieux roman sur le scandale des « pensionnats » canadiens destiné aux populations autochtones.

Le silence et la colère, de Natasha Brown
Après l'immense succès du Grand Monde
Un ogre de béton, une vilaine chute dans l’escalier, le Salon des arts ménagers, une grossesse problématique, la miraculée du Charleville-Paris, la propreté des Françaises, « Savons du Levant, Savons des Gagnants », les lapins du laboratoire Delaveau, vingt mille francs de la main à la main, une affaire judiciaire relancée, la mort d’un village, le mystérieux professeur Keller, un boxeur amoureux, les nécessités du progrès, le chat Joseph, l’inexorable montée des eaux, une vendeuse aux yeux gris, la confession de l’ingénieur Destouches, un accident de voiture. Et trois histoires d’amour.

Après une remarquable fresque de l’entre-deux-guerres, Pierre Lemaitre nous propose aujourd’hui une plongée mouvementée et jubilatoire dans les Trente Glorieuses.

Dix âmes, pas plus, de Ragnar Jonasson

Un mort, neuf suspects.
"Recherche professeur au bout du monde." Voici une petite annonce qui découragerait toute personne saine d’esprit. Pas Una. La jeune femme quitte Reykjavík pour Skálar, l’un des villages les plus reculés d’Islande, qui ne compte que dix habitants. Malgré l’hostilité des villageois. Malgré l’isolement vertigineux.
Là-bas, Una entend des voix et le son fantomatique d’une berceuse. Et bientôt, une mort brutale survient. Quels secrets cache ce village ? Jusqu’où iront ses habitants pour les protéger ?

Le retour du maître du polar islandais.

Irréfutable essai de successologie, de Lydie Salvayre
Comment se faire un nom ?
Comment émerger de la masse ?
Comment s’arracher à son insignifiance ?
Comment s’acheter une notoriété ?
Comment intriguer, abuser, écraser, challenger ?
Comment mentir sans le paraître ? Comment obtenir la faveur des puissants et leur passer discrètement de la pommade ? Comment évincer les rivaux, embobiner les foules, enfumer les naïfs, amadouer les rogues, écraser les méchants et rabattre leur morgue ? Comment se servir, mine de rien, de ses meilleurs amis ? Par quels savants stratagèmes, par quelles souplesses d’anguille, par quelles supercheries et quels roucoulements gagner la renommée et devenir objet d’adulation ?

Humour ! Paraître ou ne pas être !

Najat ou la survie, de Rania Berrada
Najat se l’est promis, elle ne deviendra ni institutrice ni mère au foyer. Elle quittera Oujda, cette ville marocaine coincée à la frontière algérienne, et réalisera son rêve : atteindre le kharij, l'Europe.
Le sésame doit venir d’un homme, un cousin lointain qui a émigré et qu’elle pourrait épouser avec l'accord du père. Mais chaque fois que Najat approche du but, quelque chose se grippe dans la mécanique. Quelque chose qui vient des hommes, de l’administration, du mauvais œil La faute à ce pays sclérosé par le chômage et la corruption qui brise les aspirations de sa jeunesse. Qu’est-ce qu’une vie passée à attendre ?

En peignant cette femme empêchée qui ne renonce jamais, Rania Berrada s’attache à débusquer l'héroïsme discret d’une vie ordinaire. Un deuxième roman courageux, tout en nuances.

Nous irons mieux demain, de Tatiana de Rosnay
Mère célibataire de vingt-huit ans, ébranlée par le décès récent de son père, Candice Louradour mène une vie sans saveur. Un soir d’hiver pluvieux, à Paris, elle est témoin d’un accident de la circulation. Une femme est renversée et grièvement blessée.
Bouleversée, Candice lui porte assistance, puis se rend à son chevet à l’hôpital. Petit à petit, la jeune ingénieure du son et la convalescente se lient d’amitié.
Jusqu’au jour où Dominique demande à Candice de pénétrer dans son appartement pour y récupérer quelques affaires.
Dès lors, tout va basculer…
Pourquoi Candice a-t-elle envie de fouiller l’intimité d’une existence dont elle ne sait finalement rien ? Et qui est cette Dominique Marquisan, la cinquantaine élégante, si solitaire et énigmatique ?

Nous irons mieux demain retrace le chemin d’une femme fragile vers l’acceptation de soi, vers sa liberté.

1803 : La nuit de la sage-femme, d'Anne Villemin-Sicherman
Un mort revient à la vie et réveille ainsi de vieilles craintes d’agitation politique… La nouvelle série historique d'Anne Villemin-Sicherman !
Metz, automne 1803. Un événement secoue la ville : au cimetière de la Chambière, un mort est revenu à la vie ! Mais lorsque le commissaire Montfort arrive, l’homme expire en prononçant un seul mot : « assassin ». Victoire, la femme de Montfort, est appelée au chevet de Lucienne Lacour, la veuve de l’homme à tout faire de l’hôtel Le Pont-à-Mousson, car la jeune femme est sur le point d’accoucher. Or, c’est son mari qui a été enterré. S’agit-il d’une résurrection, comme le soutient le curé de Saint-Eucaire ? Le macchabée était-il le porteur d’un message divin que personne n’a entendu ? Ou, au contraire, s’agit-il d’un malheureux enterré vif, comme cela arrive encore trop souvent ? Les Montfort mènent l’enquête et recueillent confidences sur confidences.

Une enquête qui nous plonge au XIXe siècle.

Le relai des amis, de Christine Montalbetti
Le Relais des Amis, c'est un café dans une petite station balnéaire sur la côte normande, mais c'est aussi le principe ludique qui anime ce roman, où de relais en relais, on suit toute une série de personnages.
Simon a loué une maison pour écrire mais il est en panne d'inspiration. Il part se promener jusqu'au Relais des Amis, d'où bientôt ressortent Frédo le maçon et son apprenti, lequel au travers de la vitre d'une agence immobilière aperçoit Lorette et son client Bastien. En sortant de l'appartement qu'il visitera, Bastien posera une question à un chauffeur de taxi qui emmène un couple d'Anglais, Greg et Eva, à la gare, où on prend avec eux le train pour Paris, dans lequel monte Lila qu'on suivra jusqu'à son appartement où elle retrouve son amoureux mais aussi une mouche qu'elle chasse par la fenêtre et qui se réfugie chez un voisin pianiste, etc.

On emprunte ainsi toutes sortes de relais qui nous entraînent d'un personnage à l'autre, d'une existence à l'autre. 

Requiem pour une ville perdue, de Asli Erdogan
Ce texte est un requiem à la mémoire d’une solitude, celle de l’auteure au cœur de son pays perdu.

De l’enfance, où la figure de la mère revient sans cesse, à la maturité tourmentée par l’engagement politique, esthétique et féministe, Asli Erdogan dévoile ici le ressouvenir absolu de son existence tendue depuis toujours vers la nécessité d’écrire. Car, dit-elle, “écrire c’était pour que mes mains puissent toucher l’invisible dans tout ce qui se voit”.

Au centre de cet art poétique se dresse, sublime, la ville d’Istanbul, telle une matrice vertigineuse. Et les ruelles de Galata, quartier tant aimé, arpenté, tel un labyrinthe grand ouvert sur le Bosphore.

Un livre tel un requiem où l'on trouve la quintessence de l'œuvre d'Asli Erdogan, qui parvient une fois encore à transmuer le réel, à imposer au lecteur le sentiment qu'il n'est plus que vibration face à un pays, une ville, et l'exil.

Wazhazhe, de Hervé Jubert et Benoit Séverac
Entre Oklahoma et Occitanie, quand enquête criminelle et chamanisme se mêlent... Une histoire de vengeance, de folie et de mort.
Chef Marmont, un Osage de l'Oklahoma, ranger et membre du conseil des sages, est en visite officielle dans le village de Laprade, près de Montauban. Malgré les vives réactions que sa présence suscite parmi la population locale, il est censé recevoir un lopin de terre offert par la municipalité à son peuple en vertu de l'amitié qui lie la nation Osage et les habitants de la commune depuis le XIXe siècle.
Mais l'enlèvement d'une fillette et une série de meurtres rituels qui frappent la région en décident autrement.
Sur les traces de Claire Tourment, lieutenant de gendarmerie qui, le temps d'une enquête, devra jouer les chamanes, il se retrouve coincé en France, emporté dans les méandres d'une affaire de vengeance et de folie destructrice à laquelle, malgré lui, il devra prendre part.
Car il est des héritages que l'on n'est pas libre de refuser.

Un roman qui commémore les liens entre le peuple Osage et Montauban.

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